Pour ne pas finir comme celui de Rhodes
Un outil développé par le chercheur en informatique toulousain Guillaume Cabanac fait la liste des articles scientifiques qui citent le plus d’articles rétractés. Son travail permet de détecter les recherches qui s’appuient sur des travaux problématiques mais aussi aux auteurs de corriger leurs articles.
L’enseignant-chercheur à l’Université de Toulouse Guillaume Cabanac propose un outil dont le nom est « Feet of Clay Detector » ou « Détecteur de pieds d’argile » en français, explique la revue scientifique Nature. Celui-ci propose de retrouver les articles scientifiques qui citent le plus d’articles rétractés.
Depuis des siècles, les chercheurs reconnaissent que leurs travaux ne sortent pas seulement de leurs têtes et de leurs génies, mais qu’ils s’appuient « sur les épaules de géants » que constitue le savoir accumulé par leurs pairs et ainés. Mais, si le géant tombe parce qu’il est défaillant, les nains sur ses épaules dégringolent. C’est ce qui arrive, logiquement, quand des chercheurs s’appuient sur des travaux qui ont des failles importantes.
Le géant devient donc un colosse aux pieds d’argile (d’où le nom de l’outil, on ne parle pas d’Éric Cantona ici). Et, même si ça peut paraître étonnant de l’extérieur, aucun outil n’existait jusque-là pour détecter les articles citant des travaux rétractés. L’intérêt pour le signalement d’articles rétractés est d’ailleurs encore assez récent.
De plus en plus de rétractations
C’est vers 2010 que le nombre d’articles scientifiques rétractés a commencé d’attirer l’attention, notamment celle de deux journalistes : Adam Marcus et Ivan Oransky. Ils ont créé le site Retraction Watch qui les recense. Cinq ans après, ils constataient déjà une augmentation. En 2018, ils créaient une base de données pour les regrouper et mieux structurer leur analyse.