Des mises à jour « durables »
Microsoft a présenté il y a deux jours une amélioration importante à venir pour son processus de mise à jour sous Windows 11. À partir de la fin de l’année, le différentiel appliqué à certains correctifs mensuels sera plus fin. Avec à la clé, une réduction du temps d’installation et du poids des mises à jour.
Pour comprendre l’intérêt du changement annoncé le 15 juillet, revenons sur le fonctionnement des mises à jour mensuelles sur Windows 10 et 11.
Actuellement, Microsoft en déploie deux types. Les plus importantes, les correctifs de sécurité, sont publiées le deuxième mardi de chaque mois. Cette fréquence est la même depuis de nombreuses années. Elle a été mise en place pour donner aux entreprises un rythme clair et prévisible. Ces correctifs sont téléchargés et installés automatiquement, la machine devant après coup redémarrer. En entreprise, ils sont souvent gérés par un processus spécifique, permettant de planifier l’installation.
Viennent ensuite les mises à jour de « qualité ». Celles-ci ne sont plus liées directement à la sécurité, mais viennent corriger des bugs plus généraux. Ces mises à jour peuvent également contenir de nouvelles fonctionnalités. Bien qu’il y en ait pratiquement tous les mois, leur installation ne devient obligatoire qu’au bout de quelque temps.
Il faut ajouter un troisième type de mise à jour, nettement plus rare : les évolutions majeures. Elles sont annuelles ou semestrielles selon le système et les années. Pour Windows 11, la prochaine est la 24H2, dont le nom signifie « deuxième semestre 2024 ». Ces mises à jour modifient de larges pans du système et proposent de nombreuses nouveautés. Leur installation est optionnelle pendant un an, après quoi elles deviennent obligatoires. Elles se téléchargent et s’installent alors automatiquement. Sur une machine un peu ancienne, l’immobilisation de la machine peut prendre 10 à 20 min.
Le statut RTM et le calcul du différentiel
Depuis des années, les mises à jour de sécurité de Windows fonctionnent sur un mode cumulatif. Là où il fallait avant installer les correctifs mensuels comme autant de mises à jour séparées, Windows Update propose aujourd’hui une seule mise à jour contenant tout.
Ce « tout » est une accumulation de toutes les mises à jour rendues disponibles depuis la RTM de la dernière révision majeure du système. RTM, pour Release To Manufacture, est le statut d’une version signifiant qu’elle est prête pour distribution. C’est en général un équivalent à « version finale ». Il y a quelques subtilités, mais elles ne sont pas importantes dans le cas présent.
Pour donner un exemple simple, la version majeure en cours de Windows 11 est la 23H2. Quand des mises à jour mensuelles sont préparées, elles incluent tout ce qui est sorti depuis la RTM de cette version. Les téléchargements ont donc tendance à gonfler avec le temps. En revanche, le temps d’installation reste à peu près le même, car seule la partie effectivement absente de la machine est installée. Le reste est « inerte » et disparait après installation.
Vers des mises à jour « checkpoint »
On savait que Microsoft préparait depuis un certain temps un système plus souple. Le 15 juillet, l’entreprise a donc annoncé une importante modification qui arrivera avec la version majeure 24H2 et entrera en piste vers la fin de l’année.
L’éditeur y présente les points de contrôle, ou mises à jour « checkpoint ». L’objectif est simple : plutôt que d’attendre la RTM d’une version majeure pour établir une base de calcul, ces mises à jour établiront un nouveau point de contrôle. Il n’est manifestement pas prévu qu’elles soient présentes tous les mois, mais chacune consistera la base d’un nouveau calcul incrémentiel.
Le gros avantage est qu’elles viendront « casser » l’accumulation faite au fil des mois. Si vous recevez l’une de ces mises à jour, la mise à jour mensuelle suivant ne téléchargera et n’installera que le différentiel (delta) strictement nécessaire.
Les entreprises également concernées
Le delta étant calculé depuis le dernier point de contrôle et non plus depuis la dernière RTM, ce sont toutes les mises à jour qui seront plus légères à télécharger. Microsoft met donc en avant trois avantages : de plus petits téléchargements, une installation plus rapide et une charge moins importante pour les serveurs, qui n’auront plus à fusionner de trop grandes masses de données. Microsoft se permet d’indiquer au passage que ce fonctionnement est plus « durable ».
C’est également valable en entreprise, puisque le changement sera aussi présent dans Windows Server 2025. La prise en charge dans des services comme Windows Update for Business, Windows Autopatch et Windows Server Update Services (WSUS) sera automatique. Les administrateurs n’auront pas à modifier leurs réglages.
Pour les personnes testant les préversions de Windows 11, ces changements sont présents dans la dernière build (26120.1252) du canal Dev du programme Windows Insiders.