Quantcast
Channel: Next - Flux Complet
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2363

Opera insiste : l’Europe doit nommer Edge comme contrôleur d’accès

$
0
0
Et toujours le poing levé
Logo du navigateur Opera

L’entreprise vante les mérites du DMA. Opera n’est cependant pas d’accord avec la décision de la Commission européenne de ne pas faire d’Edge un « gatekeeper ». La société déclare avoir fait appel devant le Tribunal de l’Union.

Le monde des navigateurs doit beaucoup à Opera, comme les onglets. La situation a cependant bien changé depuis l’époque où le trublion était une référence de la navigation, avec un nombre gigantesque de fonctions pour les « power users ». Ce créneau est aujourd’hui rempli par Vivaldi, fondé d’ailleurs par d’anciens d’Opera qui regrettaient cette époque. Lors du passage à Chromium en 2013, Opera avait certes gagné en légèreté et performances, mais en sacrifiant de très nombreuses fonctions.

Depuis, la part de marché du navigateur, que ce soit sur mobile ou desktop, est minime. L’éditeur a beau soigner l’interface de son produit et avoir été le premier à intégrer un bloqueur de publicités au sein de son moteur (et pas sous forme d’une extension), de nombreux internautes ignorent jusqu’à son existence.

L’éditeur souhaite que cette situation change. Et puisqu’elle a évolué favorablement sur les plateformes mobiles, pourquoi ne pas la reproduire sur les ordinateurs.

Le DMA fonctionne sur les smartphones, pourquoi pas ailleurs ?

Opera semble particulièrement apprécier le Digital Markets Act en Europe. Et pour cause : « Nous avons constaté l’impact substantiel du DMA sur les smartphones, les utilisateurs exprimant leur choix de navigateur et choisissant de plus en plus des navigateurs alternatifs comme Opera, ce qui démontre l’efficacité de cette approche ».

Qualifié de « grand pas en avant pour la concurrence loyale », le règlement européen fait de certaines entreprises et/ou de leurs produits des contrôleurs d’accès. Ce statut particulier impose des obligations spécifiques face à la concurrence.

Le cas le plus emblématique est probablement celui d’Apple. Le statut lui a été imposé, ainsi qu’à l’App Store et à Safari. On connait la suite, surtout pour l’App Store : de nombreuses adaptations fournies par Apple dans iOS 17.4, la possibilité de publier des boutiques tierces, du « sideloading »… Mais de nombreuses raisons de froncer les sourcils à la Commission européenne, tant Apple se plaint du DMA et affiche une mauvaise volonté dans ses adaptations. Seuls les engagements pris sur l’accès à la puce NFC des iPhone a convaincu la Commission.

Et si Apple est l’exemple le plus visible, il n’est pas le seul, comme nous l’avons vu plus tôt. Le DSA et le DMA fonctionnent et l’Europe a désormais une réputation à tenir. Les entreprises n’hésitent pas à y faire appel. Spotify et Epic ne s’en sont pas privés par exemple.

Edge devrait être un contrôleur d’accès !

« Comme Edge n’a pas été désigné comme contrôleur d’accès dans le cadre du DMA, le très populaire système d’exploitation Windows est toujours en mesure d’empêcher les utilisateurs de choisir et de continuer à utiliser un autre navigateur comme navigateur par défaut du système et il continue à traiter son propre navigateur, Edge, de manière préférentielle », fustige Opera.

La décision d’écarter Edge – ainsi que d’autres services comme Gmail, Outlook.com ou encore iMessage – était une erreur, selon Opera. Microsoft occupe une position forte et a une incidence importante sur le marché européen, tout en étant présente dans la totalité des pays membres. Windows est présent sur l’immense majorité des PC et Edge y est inclus. Il est le premier navigateur que les internautes vont utiliser. À moins bien sûr qu’ils ouvrent le Store de Windows pour y récupérer un autre navigateur, mais cette manipulation est sans doute rare. Opera compare d’ailleurs cet état de fait à la grande époque d’Internet Explorer.

Pour Opera, l’Europe a mal évalué la situation. La société estime qu’Edge répond « à tous les seuils quantitatifs du DMA », ce qu’il est difficile de juger sans chiffres précis donnés par Microsoft et vérifiés. Si l’on jette un coup d’œil à StatCounter, la part de marché d’Edge sur ordinateur est d’environ 14 %. Un score qui grimpe lentement, mais toujours très loin derrière Chrome et ses 65 % de parts de marché, qui ne faiblissent pas.

Opera fait appel devant le Tribunal de l’Union européenne

Pour Opera, les « navigateurs tiers ne sont toujours pas traités sur un pied d’égalité ». En conséquence, Opera dit faire « appel de la décision de la Commission européenne parce que nous pensons que vous devriez avoir le même choix de navigateur sur Windows que sur Android ou iOS ». Le choix de la Commission européenne avait été annoncé le 12 février, à la suite d’une enquête. Cet appel va se faire devant le Tribunal de l’Union européenne, mais ne donne aucun autre détail sur la procédure. Nous avons demandé des précisions à l’entreprise et mettrons à jour cette actualité en cas de réponse.

Les ambitions d’Opera sont claires bien sûr. Car au-delà de promouvoir le choix pour les utilisateurs, il s’agit de pousser son navigateur et de gagner des utilisateurs. L’entreprise ne s’en cache d’ailleurs pas, avec une référence directe à l’impact positif du DMA sur les environnements mobiles. En clair, Opera aimerait forcer Microsoft à intégrer un « ballot screen », un écran de sélection mettant en avant d’autres navigateurs. Comme, une fois encore, à la grande époque d’Internet Explorer.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2363

Trending Articles