How do you say "souveraineté" in american english ?

Si de nombreux professionnels européens se déclarent préoccupées par les questions de souveraineté numérique, à peine un tiers font de l’adoption de solutions européennes une priorité.
La souveraineté numérique, enjeu majeur pour les entreprises, dans le contexte géopolitique tendu ? C’est ce que laissent entendre les résultats d’un sondage réalisé par Ipsos et Yougov, dans lequel 78 % des décideurs européens interrogés déclarent important de choisir des outils numériques locaux, notamment pour des raisons de cybersécurité.
Mais il y a un mais : si la préoccupation des dirigeants d’entreprise transparait de façon évidente, elle ne se transforme pas nécessairement en acte. En 2025, 53 % d’entre eux prévoient en effet de maintenir leur budget cybersécurité inchangé. Surtout, seulement 32 % font de l’adoption de solutions technologiques européennes une priorité.
Des coûts plus élevés ?
4 000 actifs Français, Espagnols, Allemands et Italiens de 18 à 75 ans ont été sondés pour les besoins de cette étude. Chacun relève de l’un des statuts d’emploi suivants : professions indépendantes, cadre supérieurs, professions intermédiaires et employés, et tous travaillent dans des secteurs variés (banque/assurance, immobilier, finance, tech, retail, ressources humaines ou éducation).
Parmi eux, 46 % se déclarent préoccupés « par la dépendance aux plateformes comme Google, Microsoft ou Amazon ». Un sujet, légèrement contrasté selon les pays : si 54 % des Italiens se déclarent préoccupés, seulement 36 % des Allemands le sont (et 43 % des Français).
Parmi les explications de ces considérations, 28 % des répondants « ne perçoivent aucun obstacle majeur » à l’utilisation de solutions européennes. Une proportion équivalente les juge en revanche plus coûteuses que les solutions non européennes, et malgré les cadres réglementaires, 20 % doutent de la fiabilité et des performances des solutions locales.
Critères de choix
Leviers potentiels : 69 % des professionnels interrogés déclarent que l’éthique des prestataires technologique est un critère essentiel (33 %) ou important (36 %) dans leur processus de choix. Un enjeu bien plus fréquemment cité en Espagne (par 79 % des répondants) qu’en Allemagne (52 %). En France, 71 % des répondants font de l’éthique de leurs prestataires un enjeu essentiel ou important.
La localisation des serveurs est un autre axe que 58 % des personnes interrogées qualifient d’important, et 23 % de primordiale. Les Français sont les plus attentifs à la question : 30 % des interrogés estiment qu’une localisation en Europe est primordiale.
Cela dit, près de 4 personnes interrogées sur 10 ne savent pas où les serveurs de leurs outils sont localisés – une problématique qui, pour des fournisseurs états-uniens, n’empêche de toute manière pas leurs autorités de surveillance nationales d’exiger l’accès aux données d’un serveur.
Souveraineté vs réalité
Évoquer les enjeux de souveraineté sans la prioriser, la logique des professionnels interrogés ressemble fort à celle… des institutions françaises, où des accords avec des fournisseurs états-uniens continuent d’être conclus malgré les préoccupations affichées.
Les solutions ne manquent pourtant pas : mi-mars, 80 entreprises et représentants de la tech appelaient la Commission européenne à soutenir EuroStack, une série de solutions européennes permettant de couvrir toute l’infrastructure numérique. À leurs côtés, chercheurs et professionnels du secteur publiaient différents répertoires de solutions – Euro-stack alternatives, european alternatives – pour faciliter la recherche et la transition vers des services numériques européens.