Réaction directe

Les attaques terroristes du Hamas, relayées sur les réseaux sociaux par l’État islamique et Al-Qaïda, seraient en bonne partie responsable de cette augmentation des demandes de retraits de contenus. 90 % d’entre elles émanent de l’Office anti-cybercriminalité (OFAC), qui a remplacé l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).
Après une nette diminution des contenus retirés observée en 2022 par rapport à l’année 2021, « tous les chiffres de retrait et de blocage sont en forte hausse en 2023 par rapport à l’année 2022 », relève le rapport d’activité 2023 de la personnalité qualifiée de l’Arcom « chargée du contrôle des dispositifs administratifs de lutte contre la diffusion de contenus terroristes et pédopornographiques » :
« + 40 % s’agissant des demandes de retrait de contenus pédopornographiques, et + 50 % s’agissant des demandes de retrait de contenus d’apologie du terrorisme. »
- Une explosion de demandes de retrait de contenus exploitant sexuellement des enfants
- La personnalité qualifiée a examiné 83 000 demandes de retrait, contre 133 000 l’an passé
Des chiffres qu’il revient de recontextualiser. Le nombre de demandes de contrôle des mesures administratives de retrait, blocage ou déréférencement de contenus en ligne était en effet passé de 11 757 en 2019 à 50 448 en 2020 (+329 %), 133 295 en 2021 (+264 %), avant de retomber à 82 754 en 2022 (-38 %), et 118 160 en 2023 (+143 %).

Les contenus à caractère pédopornographique demeurent largement majoritaires par rapport aux contenus à caractère terroriste, puisqu’ils représentent « environ 80 % » des demandes contrôlées par la personnalité qualifiée en 2023.
Celui des demandes de retrait de contenus relevant de la « pédopornographie » était ainsi passé de 7 425 en 2019 à 46 803 en 2020 (+530 %), 118 407 en 2021 (+153 %), 67 577 en 2022 (-43 %), et 95 236 en 2024 (+41 %).
Le nombre de demandes de retrait de contenus faisant l’apologie du terrorisme était quant à lui respectivement passé de 4 332 à 3 645 (-16 %), 14 888 (+308 %), 15 177 (+2 %) et 22 924 en 2023 (+51 %), « un chiffre jamais atteint jusqu’à présent », exception faite, comme l’indique le graphique de l’Arcom, de l’année 2017, qui avait enregistré 32 739 demandes de retrait de contenus à caractère terroriste.