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La NSA et la NASA touchées par la censure imposée par le décret de Trump

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La NSA et la NASA touchées par la censure imposée par le décret de Trump

Plusieurs agences publiques américaines ont supprimé des pages entières de leurs sites web pour respecter la volonté de Donald Trump émise dans un décret de censurer des informations concernant les minorités, les LGBT et les femmes. La NSA et la NASA n’y ont pas échappé.

La NSA et la NASA suppriment aussi des informations de leurs sites internet. Depuis le début du mandat de Donald Trump, on a pu constater sur les sites de plusieurs agences américaines la suppression ou la modification de certaines pages, mais aussi des jeux de données supprimées.

Ces changements sont décidés par les directions des agences suite à un décret de Donald Trump qui bannit certains sujets comme les informations sur le genre ou la transidentité ainsi que toute politique d’inclusivité et de lutte contre les discriminations.

Nous avons déjà parlé de la situation des Centres de prévention des maladies américains, mais aussi des jeux de données de data.gov et d’outils numériques sur le climat. Des ingénieurs et chercheurs font tout pour sauver ces données via Internet Archive.

Des mots comme « racisme », « biais », « genre » ou « sexualité » interdits dans la communication de la NSA

Comme l’explique la newsletter américaine Popular information, la direction de la NSA a envoyé un mémo ce lundi 10 février qui informe les salariés de l’agence que tous les sites web de l’agence, mais aussi les pages de son intranet, qui contiennent des mots interdits seront supprimés.

Selon Popular information, une liste de 27 mots interdits a été distribuée aux fonctionnaires de l’agence :

  • Anti-Racism
  • Racism
  • Allyship
  • Bias
  • DEI
  • Diversity
  • Diverse
  • Confirmation Bias
  • Equity
  • Equitableness
  • Feminism
  • Gender
  • Gender Identity
  • Inclusion
  • Inclusive
  • All-Inclusive
  • Inclusivity
  • Injustice
  • Intersectionality
  • Prejudice
  • Privilege
  • Racial Identity
  • Sexuality
  • Stereotypes
  • Pronouns
  • Transgender
  • Equality

Selon le média, cette opération, surnommée en interne « big delete » et qui demande de sélectionner les différents contenus à supprimer, serait effectuée notamment par des stagiaires du « Data Science Development Program » de l’agence qui doivent identifier les faux positifs. La direction de la NSA aurait néanmoins prévenu qu’elle s’attendait à des « interruptions involontaires » des sites web « liés à la mission ».

Zèle des directions d’agence

Le décret pris par Donald Trump le 20 janvier dernier visait notamment les programmes de « diversité, d’équité et d’inclusion » (DEI) des agences. On peut constater un certain zèle des agences fédérales qui choisissent d’étendre largement les ordres du nouveau président.

Comme l’a raconté le service Checknews de Libération, le musée sur l’histoire de la cryptographie de la NSA situé dans le Maryland a recouvert pendant un certain temps des portraits de femmes et de personnes issues de minorités ethniques.

Après l’émoi suscité sur les réseaux sociaux, le papier qui les cachait a été enlevé, le musée s’est excusé et les responsables de la NSA ont affirmé qu’il s’agissait d’une « mauvaise interprétation » du fameux décret de Donald Trump.

La NASA ne peut plus parler de justice environnementale ni des populations autochtones

Ce texte du nouveau président étasunien est aussi appliqué par la NASA. Comme nous l’expliquions juste après l’investiture de Donald Trump, la NASA fait partie des agences américaines qui travaillent sur le climat et avait déjà été visée par des suppressions de données lors de son premier mandat.

La semaine dernière, 404 Media expliquait que le personnel de la NASA a reçu l’ordre de « tout laisser tomber » pour supprimer des sites de l’agence toute mention des DEI, des populations autochtones, de justice environnementale et des femmes dirigeantes.

Le site web explique qu’une bonne partie de ces changements sont visibles sur le GitHub de l’agence. Ceux-ci semblent erratiques : des pages sont supprimées puis republiées. Le site de fact-checking américain Snopes a bien observé des changements. Il constatait d’ailleurs qu’une page sur la géologue Wendy Bohon, passée d’actrice à chercheuse et spécialiste en communication avait été supprimée. Mais on peut de nouveau y accéder actuellement.

Les universitaires commencent aussi à recevoir des instructions pour suivre le décret de Donald Trump. L’enseignant-chercheur en sciences du climat de l’université de Hawaï, David Ho, explique sur Bluesky :

« Nous avons reçu un message de l’université nous demandant de supprimer toute utilisation des termes « DEI », « diversité », « équité » ou « inclusion » de tous les documents destinés au public. Ils nous ont dit que même le mot « biodiversité » était signalé par le gouvernement fédéral. Nous vivons dans la période la plus stupide qui soit ».

Alessandro Rigolon, enseignant-chercheur à l’université de l’Utah, rapporte lui aussi avoir reçu un e-mail lui déconseillant d’inclure d’autres termes comme « changement climatique », « émissions de gaz à effet de serre » dans les futures demandes de financement de la recherche auprès du ministère américain des transports.


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