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Microsoft ne veut rien savoir : la puce TPM 2.0 est obligatoire pour utiliser Windows 11. Pourtant, il existe des méthodes permettant de contourner cette barrière. L’une d’elles était même jusqu’à récemment donnée par l’éditeur. Nous vous en proposons trois, selon la situation de départ.
On le sait depuis environ trois ans : Windows réclame, entre autres, une puce TPM 2.0 pour fonctionner. Un impératif lié à la volonté de Microsoft de mettre en place un parc Windows plus sécurisé dès l’installation, grâce à l’utilisation d’un composant matériel pour gérer notamment une partie des opérations cryptographiques. La firme veut d’ailleurs aller plus loin en généralisant sa technologie Pluton.
Problème : le support technique de Windows 10 s’arrêtera le 14 octobre prochain. Après cette date, plus aucun correctif de sécurité ne sera diffusé à l’ancien système. En quelques mois, les dizaines de failles découvertes resteront donc sans solution, ce qui devrait rapidement dégrader la situation. Or, Windows 10 représente encore près des deux tiers du parc Windows aujourd’hui.
Pour l’instant, Microsoft ne veut rien savoir, ni en abaissant les prérequis techniques pour passer à Windows 11, ni – surtout – en laissant plus de temps pour préparer le terrain. Il existe pourtant des solutions pour installer quand même le système. Nous allons donc nous pencher sur trois manipulations, selon votre situation de départ.
Deux avertissements avant de commencer. D’abord, nous ne passons pas par une application tierce pour modifier le système, sauf dans un cas spécifique (le dernier). Ensuite, il faut garder en mémoire que ces solutions, si elles ont le grand mérite de se débarrasser d’un problème, pourraient ne pas perdurer dans le temps, à la (dé)faveur d’une mise à jour de Windows.

Depuis un PC Windows 10
Commençons directement par le cas le plus courant : vous avez déjà un Windows 10 fonctionnel et vous souhaitez simplement le mettre à jour.
Jusqu’à très récemment, Microsoft fournissait sa propre méthode (oui !). Sur cette page, on pouvait trouver un encadré gris décrivant une manipulation à faire dans la base de registre. On peut encore le voir dans cette archive.
La manipulation consiste à ouvrir le menu Démarrer, à taper « reg » pour faire apparaitre l’Éditeur de registre puis à appuyer sur Entrée. Là, il faut se rendre dans HKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\Setup
, puis créer la clé MoSetup
(sauf si elle existe déjà). Après quoi, on crée un DWORD32 nommé « AllowUpgradesWithUnsupportedTPMOrCPU
» et on lui donne la valeur 1.
Normalement, après un redémarrage, le lancement de l’Assistant d’installation Windows 11 devrait vous « laisser passer », même si l’application Contrôle d’intégrité du PC dit que la machine n’est pas compatible. Et si nous écrivons « normalement », c’est que la méthode peut être capricieuse. Par exemple, après le redémarrage, l’assistant d’installation a bien voulu commencer. Souhaitant quand même contrôler, nous avons redémarré la machine à nouveau. Cette fois, l’assistant ne voulait plus rien savoir. Deux redémarrages plus tard, il a accepté de poursuivre.

Il y a également une limitation : la puce TPM 2.0 n’est plus obligatoire (la méthode coupe également la vérification du processeur), mais une puce TPM 1.2 est quand même réclamée. Même ainsi, à moins d’une très vieille machine, Windows 11 peut être installé sur un nombre beaucoup plus important de PC.
Installation neuve : le registre à nouveau
Dans le cas où vous préférez repartir d’une page blanche, des méthodes existent aussi pour contourner les prérequis de Windows 11. La première ne demande aucune modification du système ou du média d’installation.
La préparation d’une clé USB bootable est aisée. Microsoft fournit l’utilitaire qui automatise une grande partie de l’opération. On le récupère depuis le site officiel, on le lance et on insère une clé d’au moins 8 Go. On choisit quelques réglages, puis l’application récupère l’image ISO, formate la clé et lui transfère les données. La clé est alors prête à être utilisée.
Sur la machine un peu âgée (mais pas trop), on va donc lancer l’installation. Après le chargement initial, vous verrez apparaître le premier écran, où l’on choisit la langue d’affichage et du clavier. Là, n’allez pas plus loin. Appuyez sur Maj + F10, tapez « regedit » puis faites Entrée. Et revoilà l’Éditeur de registre.
Comme la première méthode, il faut se rendre dans la clé HKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\Setup
. Là, créez-en une nouvelle, baptisée LabConfig
. À l’intérieur, créez trois DWORD32 et donnez-leur tous la valeur 1 :
BypassTPMCheck
BypassSecureBootCheck
BypassRAMCheck



Le premier désactive la vérification de la présence de la puce TPM 2.0. Les deux autres valeurs désactivent respectivement la vérification pour Secure Boot et pour la quantité de mémoire. Si votre PC a au moins 4 Go de mémoire, cette dernière valeur n’est pas nécessaire. Et même avec 4 Go, nous ne vous recommandons pas d’installer Windows 11. Aucun Windows depuis Vista ne fonctionne d’ailleurs bien avec si peu de RAM.
Nous avons testé cette méthode dans plusieurs machines virtuelles et avons pu constater son fonctionnement. La version du système utilisée était la dernière disponible sur le site de Microsoft, intégrant la mise à jour 24H2.
Préparer une clé USB avec Rufus
Voici le cas où nous avons utilisé une application tierce. Nous avons déjà parlé de Rufus, car en plus de pouvoir préparer une clé USB bootable avec différents systèmes, il dispose d’options spécifiques à Windows 11. Il sait notamment désactiver toutes les vérifications matérielles, en modifiant l’image ISO du système lors de la préparation de la clé.
Ce petit utilitaire (sous licence GPLv3) est, dans les grandes lignes, une version plus complète de l’utilitaire fourni par Microsoft. La zone « Périphérique » permet de sélectionner la clé USB, tandis que « Type de démarrage » s’assure que l’on va se servir d’une image ISO. Le bouton « Sélection », à droite, ouvre une fenêtre pour récupérer cette dernière. L’image ISO utilisée est la même que précédemment, celle téléchargée sur le site de Microsoft.

À moins de besoins spécifiques, il n’est pas nécessaire de toucher à quoi que ce soit d’autre. Ce n’est d’ailleurs pas intuitif, car les options qui nous intéressent n’apparaissent que lorsque l’on clique sur « DÉMARRER ». Là, une petite fenêtre s’affiche, dans laquelle vous cocherez la première ligne : « Supprimer la nécessité d’avoir 4Go+ de RAM, Secure Boot et TPM 2.0 ». L’opération prend un certain temps, selon les performances de la machine utilisée pour créer la clé.
Après quoi, on lance une installation depuis la clé USB comme on le ferait habituellement. Contrairement à la méthode précédente, il n’y a pas de manipulation à faire durant le processus.
Rufus est surtout pratique quand vous n’avez pas déjà un média d’installation, ou si vous vous apprêtez à effectuer l’opération sur plusieurs PC.