Nœud coulant

Une nouvelle coupure de câble a été relevée ce 26 janvier en mer Baltique. La Suède évoque un « sabotage aggravé ».
MàJ du 27 janvier à 10h30 : ajout du communiqué de LVRTC.
Nouvelle coupure de câble sous-marin en mer Baltique : ce dimanche 26 janvier, le Premier ministre suédois a annoncé qu’au moins un câble reliant la Suède à la Lettonie avait été endommagé.
« Un navire suspecté d’avoir effectué le sabotage a été saisi sur décision du procureur », d’après le communiqué du parquet suédois. À l’AFP, ce dernier a indiqué que plusieurs autorités participaient à l’enquête, parmi lesquelles l’unité nationale des opérations de la police, les gardes-côtes et les forces armées.
Le câble endommagé appartient à LVRTC, une société lettone, et reliait précisément l’île suédoise de Gotland à la ville lettone de Ventspils. Les dommages ont eu lieu dans les eaux territoriales suédoises, à plus de 50 mètres de profondeur. La Lettonie a déployé un navire de guerre sur les lieux de l’avarie, qui a rapidement indiqué avoir identifié le « navire suspect », le « Michalis San ». Ce dernier était en route vers la Russie.
« Sur la base des constatations actuelles, nous présumons que le câble a été considérablement endommagé par des facteurs externes », indique LVRTC dans un communiqué. La société déclare avoir « engagé des actions de procédure pénale ».
Multiplication des coupures
La dégradation survient à la suite d’une série d’avaries d’infrastructures énergétiques et de communication déployées dans cet espace maritime, dans un contexte d’attaques hybrides répétées de la Russie contre l’OTAN.
Le 25 décembre 2024, le câble électrique EstLink 2 et quatre câbles de télécommunications reliant la Finlande et l’Estonie avaient ainsi été endommagés.
En novembre, un câble reliant la Lituanie à la Suède et un autre, Cinia Oy C-Lion1, reliant la Finlande à l’Allemagne, avaient subi des avaries. Le ministre de la Défense allemand avait qualifié l’acte de « sabotage ».
Sabotage remis en question
La thèse des sabotages reste cela dit débattue : des représentants des services de sécurités américains et européens pencheraient désormais plutôt pour l’hypothèse d’accidents maritimes, selon le Washington Post.
Leurs enquêtes n’ont pas pu établir que les navires soupçonnés d’avoir laissé traîner leurs ancres sur les fonds marins et tiré les câbles l’aient fait intentionnellement. Ils ont plutôt constaté que leurs équipages étaient « inexpérimentés travaillant à bord de navires mal entretenus » et avaient apporté des « explications claires » sur chaque accident.
Du côté finlandais, le commissaire Sami Liimatainen, chargé de l’enquête sur le pétrolier Eagle S, qui a perdu l’une de ses ancres, a répondu au média YLE : « Je ne ferai aucun commentaire à ce sujet et je laisserai les informations des journaux étrangers à leur propre valeur ». Il ajoute que « le crime fait l’objet d’un examen et d’une enquête. Rien n’a changé. »
Le ministère de l’armée suédois a mis en garde contre la menace d’une guerre hybride menée par la Russie, la Chine et l’Iran.
« La guerre hybride n’est pas une forme de guerre plus douce » a affirmé le Commandant en chef suédois, Michael Claesson. « L’objectif est de nous nuire ou de nous affaiblir, nous et notre société – ainsi que l’OTAN – par le biais d’actions qui peuvent être niées et qui sont plus difficiles à déceler et à contrer », ajoute-t-il, « cela peut se faire par des actions qui sabotent et détruisent des fonctions sociétales importantes, entravent la prise de décision ou nuisent à la confiance dans les autorités et les dirigeants nationaux ».