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Autour du projet Stargate, les bisbilles entre Elon Musk et Sam Altman

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« Je ne pense pas qu'il soit gentil »
Autour du projet Stargate, les bisbilles entre Elon Musk et Sam Altman

Le conflit entre Elon Musk et Sam Altman a pris une tournure politique, dans le sillage de l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le patron de Tesla et X a critiqué le projet Stargate, pourtant annoncé en grande pompe par Donald Trump, dont il est devenu proche.

Elon Musk est actuellement dans une position de force. Patron de plusieurs entreprises influentes, dont Tesla et X, il a également été nommé co-directeur d’un nouveau ministère, le fameux DOGE (Department of Government Efficiency, dont le site est toujours vide). Sa mission est de couper tout ce qui peut l’être dans l’administration américaine, d’alléger les procédures et de réaliser des économies. Musk avait d’ailleurs déclaré qu’il pourrait faire économiser 2 000 milliards de dollars aux pays, sur un budget de 6 000 milliards. Désormais, il évoque plutôt 1 000 milliards de dollars, ce qui resterait une grande performance.

Parallèlement, il est en guerre contre OpenAI. La société, qu’il a cofondée, souhaite entamer des démarches pour transiter vers une structure pouvant réaliser des profits. Musk y est farouchement opposé (rejoint notamment dans son combat par Mark Zuckerberg). Sa propre entreprise dédiée à l’intelligence artificielle, xAI, multiplie les levées de fonds et investissements pour devenir un acteur majeur.

C’est dans ce contexte tendu que l’annonce du faramineux projet Stargate a pris place.

« En fait, vous n’avez pas l’argent »

Cette coentreprise, menée par OpenAI et le fonds japonais SoftBank, réunit de grands noms des infrastructures et de l’IA, dont Microsoft, Oracle et NVIDIA. Le fonds émirati MGX fait également partie de l’équation. Tout converge vers OpenAI, seule société de la nouvelle structure à disposer de modèles. Le communiqué maison le mentionnait d’ailleurs clairement : « 500 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années pour construire une nouvelle infrastructure d’IA pour OpenAI aux États-Unis ».

L’annonce a eu d’autant plus d’ampleur qu’elle a été d’abord faite par Donald Trump. La question s’est vite posée : comment allait réagir Elon Musk ? Après tout, le milliardaire venait d’assister à la consécration de son principal concurrent, encensé par le président qu’il fréquente assidument depuis plusieurs mois.

« En fait, vous n’avez pas l’argent » : c’est la première réponse donnée par Elon Musk sur X sur l’annonce d’OpenAI. Peu de temps après, il ajoute : « SoftBank a obtenu bien moins de 10 milliards de dollars. Je le sais de source sûre ». Vus à travers le prisme du nouveau président entré fraichement à la Maison-Blanche, ces tweets pourraient être mal interprétés, Donald Trump ayant abordé en personne le budget de 500 milliards de dollars et la création d’une centaine de milliers de nouveaux emplois.

« Je ne pense pas qu’il soit gentil »

Au premier tweet d’Elon Musk, Sam Altman, CEO d’OpenAI, répond d’abord : « Je respecte sincèrement tes réalisations et je pense que tu es l’entrepreneur le plus inspirant de notre époque ». On ne sait pas, à ce moment, si la réponse est réellement sincère ou si elle cache une forme de sarcasme. Dans les commentaires, beaucoup estiment qu’Altman vient de courber l’échine.

Pourtant, à la deuxième accusation de Musk un peu plus d’une heure après, la réponse se fait acide : « C’est faux, comme tu le sais sûrement. Je comprends que tout ce qui est bon pour ce pays ne l’est pas toujours pour tes entreprises, mais j’espère qu’avec tes nouvelles fonctions, tu donneras la priorité aux États-Unis ».

Cette fois, accusé de dire tout et son contraire, Altman se voit demander « quel est le vrai masque ». Dans sa réponse, le CEO invite à une vision contrastée : « Je ne pense pas qu’il soit gentil ou qu’il nous traite équitablement, mais il faut le respecter et il nous pousse tous à être plus ambitieux ».

Bureau ovale, milliardaires au carré

L’échange, qui tient en quelques phrases, a relancé les questions au sujet de l’assise financière d’OpenAI. Comme le notaient déjà Les Echos fin décembre, l’entreprise engloutit des milliards de dollars pour l’entrainement de ses modèles, avec la participation active de Microsoft. Pourtant, OpenAI rencontrerait des difficultés sur l’entrainement de son prochain modèle GPT-5, particulièrement attendu.

Cette attente est rendue d’autant plus vive que l’arrivée du modèle open source chinois DeepSeek rebat les cartes. Ses performances seraient similaires au modèle o1 d’OpenAI, mais le budget de son entrainement serait de 5,5 millions de dollars, une fraction des sommes engagées par OpenAI selon Forbes, notamment pour GPT-4 (dont l’entrainement aurait couté 75 millions de dollars). Comme l’avait signalé TechCrunch, les réponses données par DeepSeek sont soumises à la censure chinoise (pas de référence aux évènements de la place Tian’anmen par exemple). Mais le rapport performances/prix interroge.

Si l’on en croit The Information cependant, les reins financiers d’OpenAI sont pourtant solides. La société aurait porté 19 milliards de dollars sur la table, la même somme que le fonds japonais SoftBank – dont le PDG, Masayoshi Son, a pris la tête de la coentreprise Stargate. Les deux sociétés possèderaient chacune 40 % des parts de la nouvelle structure. Les deux autres membres fondateurs, Oracle et le fonds MGX, mettraient chacun la main à la poche à hauteur de 7 milliards de dollars.

Mais face à un nouveau président multipliant les annonces coup de poing, il est peu probable que les bisbilles entre les deux milliardaires aient de l’importance, tant que les projets avancent.


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