Qui aurait pu prédire ?
![[Rétrospective] Comment les technobros ont rallié Trump](http://next.ink/wp-content/uploads/2024/11/Trump-usa.webp)
Plongée dans les articles et analyses de Next qui permettent de comprendre la place prise par l’industrie technologique et certains de ses patrons dans les premiers jours du second mandat de Donald Trump.
Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Sundar Pichai et Elon Musk à l’investiture de Donald Trump, salut fasciste réalisé par Elon Musk à la tribune… Pour comprendre le spectacle donné par les plus grands patrons de l’industrie numérique au début de ce second mandat du candidat Républicain, Next replonge dans ses travaux au long cours.

Fin 2022, alors que le monde des cryptoactifs est durement touché par l’explosion de la plateforme FTX, deux courants idéologiques deviennent mieux connus du grand public : l’altruisme efficace et le long-termisme. Populaires auprès des milliardaires de la tech, ces courants sont publiquement et/ou financièrement soutenu par Elon Musk, alors en train de racheter Twitter pour le transformer en X, Jeff Bezos, patron d’Amazon, ou encore Vitalik Butlerin, créateur d’Ethereum.
Alors qu’à la bulle des cryptoactifs succède la frénésie pour l’intelligence artificielle générative, l’ingénieure Timnit Gebru et le philosophe Emile Torres se plongent dans les racines idéologiques qui animent certains des promoteurs du secteur. Au menu : de l’altruisme efficace et du longtermisme, eux-mêmes liés au courant transhumaniste, dont l’une des figures, Nick Bostrom, a affirmé que les populations ne se valaient pas selon leur couleur de peau. Pour l’ingénieure et le philosophe, les racines de ces courants idéologiques plongent dans les idées eugénistes du début du 20e siècle.
En parallèle, dans la Défense, l’Aviation ou encore les Transports, Elon Musk tisse ses liens avec l’administration états-unienne. Alors que s’ouvre la campagne présidentielle pour l’élection de novembre 2024, le camp démocrate pâtit de la candidature d’un Joe Biden vieillissant, et, aux yeux de la tech, d’une politique trop agressive en termes de régulation, incarnée notamment par la figure de la directrice de la Federal Trade Commission, Lina Khan.
Au lendemain de la tentative d’assassinat perpétrée contre Donald Trump, lors d’un rallye tenu le 14 juillet 2024, Elon Musk et plusieurs venture capitalists se rallient ouvertement à sa candidature. Ce faisant, ils rejoignent des figures de plus longue date, dont l’investisseur et (co-)fondateur de PayPal, Palantir, et de fonds comme Valar Ventures, Peter Thiel.
Le tournant politique d’Elon Musk, autrefois soutien démocrate, est l’un des plus flamboyants et politiquement assumé, lui qui se voit promettre un poste à la tête d’un futur ministère de l’efficacité gouvernementale.
Mais à l’automne, il est rejoint par Jeff Bezos, qui empêche notamment le journal Washington Post, dont il est propriétaire, de publier son traditionnel article de soutien à l’un ou l’autre des candidats, puis décide de verser 1 million de dollars pour le financement de l’investiture de Donald Trump.
De même, Mark Zuckerberg rejoint le mouvement, jusqu’à ses spectaculaires prises de parole de début de janvier. À la surprise des usagers de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, comme celle de la plupart des employés de Meta, l’entrepreneur met fin aux services de fact-checking rendus disponibles aux États-Unis sur ses plateformes – quand bien même le rôle de la désinformation promue sur ces réseaux dans l’inflammation de violences a été démontré, y compris en amont de l’attaque du Capitole, à Washington, en janvier 2021.
Toute la Silicon Valley suit-elle la tendance impulsée par les figures que sont Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg ? Non, rappelle le sociologue Olivier Alexandre sur France Inter. Parmi tous les milliardaires qu’abrite la région, une majorité a même soutenu le camp démocrate, comme nous le rappelions dans les deux articles suivants :
À l’heure actuelle, ces derniers – de même que le reste du camp démocrate – restent cependant relativement inaudibles.