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Sauver les données du climat tant qu’il est encore temps

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NASA Rogue Two
Sauver les données du climat tant qu’il est encore temps

Les chercheurs et militants écologistes américains ont peur d’une nouvelle suppression de données concernant le climat stockées par les agences publiques américaines alors que Trump entame son deuxième mandat.

Donald Trump vient d’être investi ce lundi 20 janvier. Ne perdant pas de temps, il a déjà pris plusieurs décrets dont l’un repousse de 75 jours la vente ou l’interdiction de TikTok. Des informations publiées par des agences institutionnelles sont menacées de dépublication. Le site reproductiverights.gov, dédié à la contraception et à l’avortement, n’est déjà plus accessible.

La question est d’autant plus problématique qu’une partie importante des données scientifiques mondiales sont stockées et gérées par des institutions américaines. En biologie, par exemple, le National Center for Biotechnology Information (NCBI) héberge des outils comme PubMed. Concernant l’environnement et le climat, les agences américaines comme la NASA, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) ou encore l’Environmental protection Agency (EPA) jouent aussi un rôle très important tout autant pour les données à propos de l’Amérique du Nord que celles concernant la planète entière.

Sous le premier mandat de Donald Trump, la suppression d’informations publiées par les agences américaines

Le sujet n’est pas théorique alors que Donald Trump vient de retirer de nouveau les États-Unis de l’accord de Paris issu de la COP21, le considérant comme une « arnaque unilatérale et injuste ». Il avait fait de même lors de son premier mandat et avait imposé la suppression de certaines pages ou sites des différentes agences du pays.

Comme le montraient en 2021 des chercheurs dans la revue scientifique PLOS One, 20 % du site de l’EPA avait été supprimé. Notamment, la page qui rassemblait les ressources d’informations sur le changement climatique, le climat, les mesures d’atténuation et d’adaptation : epa.gov/climatechange.

« Sa suppression a marqué un tournant important dans les efforts déployés pour influencer la compréhension de la science climatique par le public : la propagation du déni climatique par l’intermédiaire de l’agence fédérale chargée de la protection de l’environnement », expliquent ces chercheurs.

Rogue NASA and co

À l’époque, les informations sur le changement climatique de la NASA ont moins été touchées. L’ancien responsable de l’EPA, Stan Meiburg, expliquait d’ailleurs en 2018 cette différence de traitement par le fait que la NASA était une agence de recherche alors que l’EPA est avant tout une agence de régulation, rédigeant et ayant pour mission de faire appliquer la réglementation sur l’environnement. Et donc une cible importante pour les climato-négationnistes.

En réaction, à la pression mise par la première administration Trump sur les agences, certains de leurs employés avaient créé des comptes Twitter « rebels », comme Rogue NASA ou Alt NOAA pour s’assurer que « les informations factuelles sur le changement climatique et d’autres recherches scientifiques continuent d’être partagées pendant l’administration Trump ».

Des chercheurs qui travaillent sur ces sujets s’étaient regroupés, en 2016, autour d’un collectif nommé Environmental Data and Governance Initiative (EDGI) afin d’organiser des « événements de guérilla » d’archivage pour « sauver les données environnementales de Trump ». 200 To de données avaient été sauvés à l’époque.

Archivage préventif

Voyant Donald Trump revenir pour un second mandat, chercheurs et militants américains veulent cette fois prémunir les informations et données des agences de leur suppression, explique The Verge, notamment en archivant autant que possible les données déjà publiées avant toute action du gouvernement.

« Le financement, les personnes, les connaissances culturelles associées à ces outils et à ces données sont tout aussi importants, sinon plus, que les données elles-mêmes », souligne Gabriel Watson, responsable « data science » à l’Environmental Policy Innovation Center.

Gretchen Gehrke, cofondatrice d’EDGI et responsable du programme de surveillance des sites web, a peur que les équipes de Trump soient mieux préparées cette fois : « Je pense que la menace est beaucoup plus grande cette fois-ci […] Nous pourrions assister à des suppressions massives de données, mais aussi à leur détérioration parce qu’elles ne seront plus gérées ou qu’elles deviennent inaccessibles », explique-t-elle à The Verge.

EDGI travaillent maintenant avec une autre initiative nommée End of Term Web Archive qui s’est donné pour mission d’archiver les sites des différentes agences américaines via Internet Archive.

Si les outils développés par ces agences restent en ligne mais ne sont pas mis à jour, ils vont peu à peu perdre de leur intérêt informatif.


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