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Émotions à l’Assemblée nationale : est-ce vraiment la faute des réseaux sociaux ?

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Émotions à l’Assemblée nationale : est-ce vraiment la faute des réseaux sociaux ?

Dans une note du CEPREMAP, trois économistes constatent l’évolution de la teneur des débats à l’Assemblée nationale. Ils décrivent l’émergence d’une « politique TikTok », surtout portée par La France Insoumise. La méthodologie de leurs travaux fait débat.

L’Assemblée nationale, scène de spectacles sous l’effet des réseaux sociaux, et notamment de TikTok ? C’est la thèse détaillée dans une note de l’Observatoire du bien-être au Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP).

Intitulée « La Fièvre parlementaire : ce monde où l’on catche ! Colère, polarisation et politique TikTok à l’Assemblée nationale », la note est co-signée par l’économiste Yann Algan, professeur d’économie à HEC, Thomas Renault, maître de conférence en économie à Paris 1, et Hugo Subtil, chercheur post doctoral à l’Université de Zürich.

Parmi les principaux éléments, les trois auteurs soulignent l’évolution de la tonalité des échanges au fil de la décennie. En 2014, selon leur analyse, « 22 % des discours appartiennent au registre émotionnel plutôt qu’au registre rationnel et des faits. Cette part augmente à 30 % avec l’Assemblée élue en 2017, puis culmine à 40 % avec celle de 2022 jusqu’à sa dissolution en juin 2024. » Deux partis affichent le plus d’interventions classées « émotionnelles » : la France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN).

Autre donnée avancée : la réduction des prises de parole, qui traduirait une évolution de fond dans les discours. « Il ne s’agit plus de débattre rationnellement et de convaincre, mais d’exciter les émotions des followers sur [les] réseaux » sociaux. En pratique, tous les partis auraient réduit leur temps de parole, mais LFI plus que les autres, « avec pas plus de 150 mots en moyenne en 2024 ».

Mêlé à des émotions comme la colère, ce format, indiquent-ils plus loin, « correspond exactement au format vidéo de moins d’une minute posté sur les réseaux », et notamment sur TikTok. Entre 2017 et 2024, les auteurs de la note relèvent néanmoins une augmentation de 25 % du nombre d’interruptions de discours, coupes qui peuvent aussi expliquer la réduction des propos.

Enfin, les trois économistes évoquent une polarisation « multipliée par six » au cours de la période, et notamment aggravée au cours des législatures de 2017 - 2022 et 2022 - 2024. « Le choc des colères se manifeste notamment par la violence verbale et le niveau sonore élevé. Selon les rédacteurs des débats de l’Assemblée, les députés ne parlent plus, ils hurlent. »


Des interruptions potentiellement sous-estimées

Mais la méthodologie de la note interroge. Pour réaliser leur analyse, les chercheurs ont récupéré sur le site NosDéputés.fr 1,9 million de discours prononcés de 2007 à 2024 par 1 622 députés issus de 29 partis politiques.


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