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À l’occasion de la publication de son livre « L’IA aux Impôts », Solidaires Finances Publiques a donné une conférence de presse pour détailler ses constats et inquiétudes relatifs au déploiement de l’intelligence artificielle au fisc. Next y était.
Des chercheuses indépendantes s’allient pour obliger les administrations françaises à être plus transparentes sur leur usage de l’intelligence artificielle, la Cour des Comptes alerte sur le manque de pilotage des déploiements d’IA au sein du ministère de l’Économie et des finances… mais qu’en pensent celles et ceux qui se retrouvent à manipuler ces outils au quotidien ? Comment les agentes et agents de l’administration envisagent les technologies d’IA déployées dans leurs services ?
Solidaires Finances Publiques s’est posé la question et l’a transmise aux plus de 90 000 agents de la direction générale des Finances publiques (DGFiP), fin 2023. Le 6 décembre, elle publiait les premiers résultats de cette campagne. Sur les 4 199 répondants à travers le pays, un sur cinq déclare utiliser des outils d’IA dans leurs missions.
« L’IA nous est vendue comme permettant d’être plus efficace et de mettre fin aux tâches chronophages », souligne Linda Sehili, du bureau national de Solidaires Finances Publiques. Sur le terrain, cela dit, l’efficacité de ces outils reste « relative » : plus de 85 % de leurs usagers déclarent que ces outils ne leur permettent pas de se « consacrer à d’autres tâches plus intéressantes », et plus de 90 % déclarent que l’utilisation de l’IA ne donne pas « plus de sens à [leur] travail ».
Évolution des missions, des conditions de travail et du service rendu
Depuis le lancement de son questionnaire, Solidaires Finances Publiques a pris la question du déploiement de l’intelligence artificielle au sein de sa direction générale à bras-le-corps. « La DGFiP est le fer de lance de l’expérimentation et du déploiement de l’IA dans l’administration », a déclaré la secrétaire générale du syndicat Sandra Demarcq ce 9 décembre. « Nous avons considéré que ce développement avait des conséquences sur nos missions, sur notre travail, mais aussi que cela transformait le champ du service public de proximité que nous fournissons. »