On danse l'Idemia

En prévision des Jeux olympiques de Paris 2024, le ministère de l’Intérieur avait lancé un appel d’offres dont les caractéristiques correspondaient en tout point à un produit commercialisé par Idemia, pionnier et leader français de la biométrie. Sans surprise, ce dernier avait remporté le marché. Nous avions alors saisi la Commission d’accès aux documents administratifs pour accéder aux documents relatifs au marché.
La CADA a émis un avis favorable à notre demande d’accès aux documents relatifs à un marché public de 56 millions d’euros de fourniture de capteurs d’empreintes digitales. Un épisode qui vient se rajouter à la saga de ce contrat dont Next a déjà, plusieurs fois, chroniqué la mise en œuvre.
En mars 2021, nous révélions en effet que le ministère de l’Intérieur venait de lancer une demande d’informations (DI, ou RFI en anglais) visant à doter ses agents de nouvelles « solutions de capteurs biométriques » mobiles, « de préférence via un smartphone/tablette, voire à partir de l’appareil photo d’un smartphone/tablette », afin de « permettre la consultation et l’alimentation en données biométriques de plusieurs bases de données à partir d’une seule capture biométrique ».
Le ministère relevait en effet que « de nouveaux règlements européens visant à renforcer le contrôle de l’immigration, la sécurité intérieure et la coopération policière et judiciaire appellent à une évolution des systèmes d’information (SI) de biométrie actuels ».
Il voulait en profiter pour améliorer la mutualisation des matériels et logiciels, ainsi que « leur interopérabilité entre les systèmes nationaux (VISABIO, SBNA, AEM, EURODAC, FAED) et les nouveaux systèmes européens (EES, ETIAS, ECRIS-TCN) », à savoir les principaux fichiers biométriques français et européens, que nous avions alors pris soin de détailler.
En avril 2023, nous révélions que le ministère de l’Intérieur avait lancé un appel d’offres estimé à 27 millions d’euros (hors taxes) de « capteurs, lecteurs et prise d’images faciales », dont 21 millions pour des « capteurs nomades d’empreintes digitales doigts et palmaires », et 1,6 million de « fourniture de solutions de prises d’images faciales », pour un « montant maximum » fixé à 56,35 millions d’euros.