Annoncée en juin dernier, la prise de participation majoritaire de l’État français au sein du capital d’Alcatel Submarine Networks (ASN) se concrétise mardi, avec la signature, à Calais, du contrat d’achat d’actions. L’opération porte sur 80 % du capital d’ASN, aujourd’hui détenu par Nokia. Elle est réalisée par l’entreprise de l’Agence des participations de l’État (APE). Le montant, d’après la promesse d’achat formulée en juin, gravite aux alentours de 100 millions d’euros, sur la base d’une valorisation d’entreprise à 350 millions d’euros.
ASN, qui réunit 2 000 salariés en Europe, dont environ 1 370 en France, réalise pour mémoire l’essentiel de ses activités dans la fabrication et la pose des câbles sous-marins utilisés pour les grandes liaisons internationales dans le secteur des télécommunications.
« ASN dispose de compétences industrielles et stratégiques uniques. Par conséquent, maîtriser cette technologie et les infrastructures qui en dépendent est un enjeu de souveraineté et d’indépendance technologique pour la France et ses partenaires européens, alors même que les zones de conflictualité s’élargissent », fait valoir Bercy dans un communiqué.
« Par cette prise de participation, l’État entend donner les moyens à un ASN autonome d’accélérer sa croissance profitable. Il est à noter que les accords discutés avec Nokia prévoient, à terme, la possibilité pour l’État d’acquérir 100 % du capital de l’entreprise ; Nokia demeurera actionnaire minoritaire dans une première phase pour faciliter la transition », précise de son côté l’APE dans son rapport d’activités (PDF).
Au terme de cette opération, Alcatel Submarine Networks et ses sept navires câbliers battront donc officiellement pavillon tricolore. Une forme de retour aux sources pour cette société née en France il y a trente ans, puis passée aux mains du Finlandais Nokia en 2015 lors du rapprochement initié avec Alcatel-Lucent.